NATHALIE MOLENDI

Les besoins et les envies sont souvent confondus.

L’envie vient de la tête et est un sentiment lié à l’instant. C’est une ressource agréable mais plutôt superficielle. Elle ne répond pas à nos désirs profonds.

Nous pouvons faire la liste de nos envies : ce qui nous permettrait de dresser une liste non exhaustive de tout ce que nous aimerions faire et qui nous procurerait une satisfaction immédiate.

Dormir dans une yourte,

Sentir le goût du sel de mer sur nos lèvres,

Adopter un chien,

Faire le tour du monde à dos d’hippopotame,

Manger de la glace au chocolat aux pépites de crevettes et d’ananas,

Partir visiter Vénus en faisant une halte sur Mars,

Sentir le soleil sur notre corps en pleine hiver dans la neige,

Ou boire du champagne en mangeant du chocolat…

Les envies peuvent répondre à des états compulsifs comme à des idées loufoques (dixit la liste du dessus !!). Nous n’en avons pas besoin pour fonctionner mais elles permettent un contentement soudain. Ne pas les assouvir peut entraîner de la frustration mais ne mettra pas en danger notre fonctionnement de fond.

Les besoins, à l’inverse, vont nous apporter une réelle ressource. On ne parle plus de plaisir instantané. On recherche ce qui va réellement nous faire du bien et permettre à notre corps de s’apaiser, de se sécuriser. La réponse à nos besoins est une source de vitalité. C’est un excellent moyen de se recharger énergétiquement.

Les envies ont souvent tendance à parasiter nos besoins profonds et à créer un amalgame. Les deux sont souvent confondus. Il est donc intéressant d’apprendre à les différencier pour privilégier la reconnaissance des besoins afin de faire le plein de carburant supplémentaire lorsque c’est nécessaire.

Mais comment faire quand cela nous semble confus de savoir s’il s’agit d’un besoin ou d’une envie ?

Très souvent, si nous prenons une décision avec nos tripes, elle répondra à nos besoins, alors qu’avec notre tête, elle répondra à nos envies.

Retenons que le « il faut » ou « cela me ferait du bien » ne sont que des croyances et que cela répond rarement à nos besoins profonds. Ce sont plutôt des injonctions que nous nous imposons car nous avons enregistré, par exemple, que le yoga était bon pour la santé. De là, à dire, que c’est bon pour nous, c’est une autre question. Nous n’avons pas tous les mêmes ressources et heureusement !!

Ressentez vous profondément que le yoga va vous apaiser, vous aider à vous détendre, à relâcher vos tensions musculaires ou pensez-vous plutôt que cela va vous stresser car vous êtes plutôt quelqu’un d’impatient, vous avez des difficultés à vous poser ? Y allez-vous avec le sourire ou avez-vous l’impression de vous l’imposer ? Est-ce un plaisir ou une contrainte ? Si vous optez plutôt pour la deuxième possibilité, il y a peu de chance que vous répondiez à vos besoins…Alors choisissez quelque chose de plus juste pour vous, même si, la société semble nous dicter les lois de ce qui est bien ou mal…

Imaginons qu’une forte dispute éclate entre vous et votre conjoint. Vous claquez la porte très en colère.

Vous allez avoir du mal à distinguer vos envies et vos besoins car votre état émotionnel va être parasité par vos émotions, votre culpabilité, vos jugements sur vous-même et sur l’autre. Bref, votre réflexion est mise à rude épreuve.

Répondre à ses besoins, c’est de prendre le temps de se demander ce qui nous ferait vraiment du bien à ce moment-là. Il ne s’agit pas à cet instant de vouloir invectiver notre conjoint : Se faire du bien, n’est pas se décharger sur l’autre car cela impliquera, par la suite, un sentiment de culpabilité encore plus fort. Il s’agit de prendre le temps de trouver ce qui nous apaiserait en se recentrant uniquement sur soi.

Qu’est ce qui serait bon pour moi à cet instant afin de m’aider à retrouver du calme, de la sérénité et à me ressourcer ? Cela peut être partir en forêt, aller faire du vélo, appeler un(e) ami (e) avec qui aller prendre un verre… La seule chose qui importe est que ce soit positif pour nous.

Nous répondons tous naturellement à nos besoins primaires, tels que manger, boire, dormir, et nous avons tous en nous la capacité d’être à l’écoute de nos besoins secondaires et donc de faire les bons choix. Prenons le temps de nous poser, de dompter notre mental pour écouter notre intuition qui ne nous trahit jamais et est au service de nos besoins et de ce qui est bon pour nous…

Alors… Si on assouvissait nos envies juste pour goûter aux plaisirs de la vie et si, en même temps, on écoutait nos besoins pour faire des choix justes et en harmonie avec nous même de sorte à préserver au mieux notre vitalité ? C’est tentant, non ?

Nathalie MOLENDI