année gui mao

2023 : Année du lapin d’eau. Et si on en parlait ?

Tout comme en 2022, l’année 2023 qui commence dans le calendrier chinois le 4 Février sera sous les signes de l’eau et du bois. On parle des mêmes tonalités que l’année 2022.

Devons-nous pour autant nous attendre à la même chose ?

La réponse est NON car comme je l’avais évoqué lors de ma présentation de l’année 2022, la pensée chinoise est teintée de 2 polarités : le yin et le yang. L’année 2022, avec son tigre d’eau était sous l’emblème du yang avec des éléments très puissants. Ce fut pour beaucoup une année difficile, très exigeante et défiante. La force du tigre représentait la dureté et la rigidité du bois. Quant à l’eau yang, rien ne l’arrête. Elle ne cède devant rien et peut entraîner de nombreux conflits.

A l’inverse l’année 2023 est sous l’emblème du yin. L’eau yin est assise sur le lapin appartenant à l’élément bois yin. On parle du « lièvre qui trouve sa voie ». On ne parle pas ici de tempêtes venant déraciner de majestueux chênes centenaires mais plutôt de la rosée du matin se déposant sur les feuilles des arbres ou sur de belles plantes en fleurs. Cette année s’annonce plus calme, plus douce et plus empreinte de sérénité.

Ce bois yin exprime cette année la quintessence de l’élément. C’est un bois pur symbole de créativité, d’adaptabilité, de flexibilité, de compassion, de gentillesse, de générosité, d’altruisme. Le bois représente l’énergie du printemps, de l’élan de vie, du vivant qui grandit, se développe et s’épanouit. C’est un bois souple, flexible tel un roseau qui plie sous le vent mais ne cède pas.

L’eau yin de son côté est beaucoup plus calme. On peut parler d’un lac, de brume ou de vapeur d’eau. C’est une eau qui appelle à l’introspection, au fait de revenir à soi. L’année 2023 est propice au travail sur soi. L’eau est l’énergie de l’hiver, du repli sur soi. Il s’agit de descendre dans les profondeurs de son être pour se rencontrer. Cette eau peut ainsi délicatement nourrir ce bois yin donc nos aspirations, notre créativité.

Dans la pensée chinoise, l’organisation fractale est à la base de la façon dont les chinois se représentent le monde vivant, l’univers, l’espace et le temps. A l’image des poupées russes, il y a des cycles énergétiques de 60 ans, 24 ans, d’une année, d’un mois, d’un jour, etc… où chaque cycle propose une énergie particulière. Pour expliquer un peu plus clairement cette vision fractale des choses, on peut imaginer la structure d’un arbre dont les nervures des feuilles sont identiques aux branches de l’arbres lui-même. Ce qui pour les chinois représentent la même chose que les vaisseaux sanguins du corps humain.

Ce qui sous-entend, pour notre année 2023, que les énergies sont sous les emblèmes de l’eau yin et du bois yin. Pour autant les énergies des 6 premiers mois de l’année manquent cruellement d’eau. L’eau peut donc être trop faible, sur cette première partie de l’année, pour nourrir toutes les ambitions et les aspirations de notre bois.

L’eau doit donc avoir des réserves qu’elle aura provisionnée durant l’hiver afin que les Reins, organes de l’eau, soient assez forts pour soutenir ce bois. Pour préserver cette eau yin, cette année invite à un travail en douceur sur soi, un vrai travail psychanalytique. On ne parle pas en 2023 d’action contrairement à l’année 2022 très yang. Cette eau yin invite au repos, au repli sur soi, à la méditation et au travail sur l’inconscient. C’est une année propice à l’écoute de soi.

Si cette eau est bien nourrie, toute la quintessence, la créativité du bois va pouvoir s’exprimer. L’eau va pouvoir montrer son courage, sa volonté, sa force d’usure. Une véritable confiance en nous va pouvoir s’exprimer.

La pensée chinoise n’étant pas binaire, on ne peut malheureusement pas envisager uniquement le meilleur de cet élément.

Si à l’inverse, notre eau a été mal nourrie durant l’hiver, si nous avons trop forcé, si nous n’avons pas suffisamment respecter notre intériorité, l’émotion de l’eau, la peur, peut nous submerger.

Face à la peur, 3 possibilités s’offrent à nous. Combattre, fuir ou se replier sur soi.

La peur peut contracter le corps, nous figer. Elle peut nous ralentir, freiner nos élans et bien sûr endommager notre énergie vitale. Elle peut entraîner de la méfiance, un sentiment profond d’insécurité, un scepticisme et des doutes exagérés. Un état de stress permanent peut s’installer. Les peurs peuvent créer des comportements d’évitements et de déni surtout avec le lapin qui peut ressentir ne pas avoir la force de combattre. Ce lapin d’eau peut facilement prendre la fuite qui est rarement la solution aux problèmes mais plutôt à l’émergence de nouveaux soucis.

En cas de peurs trop intenses, nous pouvons développer un système de défense trop étoffé où le monde devient menaçant et où la prudence empêche d’avancer. La peur, à son apogée, peut entraîner un fonctionnement paranoïaque où l’autre est un danger. Il est important dans ce cas-là de sortir du déni de la réalité et arrêter de se leurrer sur nos propres faiblesses. C’est là que le retour à soi devient plus que nécessaire. Projeter sur les autres tous les torts et voir le monde comme un danger permanent est un obstacle à notre propre réalisation.

Nous l’aurons donc compris, pour éviter de subir la part obscure de cette eau et de ce bois yin, il est important cette année de respecter nos cycles de repos et d’entreprendre un vrai retour vers soi avec un profond travail d’introspection. C’est ainsi que la pureté du bois dans toute sa créativité pourra s’exprimer.

A défaut, les peurs pourront engendrer de la colère qui est l’émotion du bois. L’eau nourrissant ce bois, si ce sont les peurs qui prédominent, elles se transformeront en colère.

Il est important également de noter que cette année, plusieurs éléments sont absents.

Le bois yin peut facilement se disperser et avoir ainsi du mal à concrétiser ses projets et structurer ses idées surtout en l’absence de métal cette année. La prise de décision peut être difficile. Penser à ne courir qu’un lièvre à la fois… Un pas après l’autre pour essayer de garder du discernement, rassembler ses idées et prendre des décisions justes pour soi. Il s’agit ici de solliciter au mieux notre propre métal en nous structurant, en ayant un esprit d’analyse et de synthèse car cette énergie ordonnée ne nous sera pas fournie cette année par l’extérieur. Cela peut nous demander un effort supplémentaire.

La terre est également absente de l’énergie de l’année. Il est donc important de continuer à travailler notre ancrage et de se soucier de l’autre, d’être altruiste, d’avoir si besoin un esprit d’équipe malgré le travail d’introspection.

Le feu est le dernier élément à être absent dans l’énergie de l’année. Le feu nous permet d’y voir clair, d’avoir une vision précise des choses et cette eau yin brumeuse peut nuire à ce feu absent. N’hésitons pas à prendre le temps de faire le point sur ce qui nous paraît confus. Essayons de nous décoller de nos préoccupations, de prendre du recul pour avoir du discernement. Essayons de nous projeter plus loin que dans l’instant présent pour éviter de rester la tête dans nos problèmes.

Pour conclure, on peut donc dire que cette année nous offre des énergies plus douces et plus harmonieuses comme une bouffée d’oxygène ou d’air frais, mais on ne doit, pour autant, pas se laisser berner par ce lapin d’eau qui peut facilement prendre la fuite face aux difficultés ou se laisser submerger par ses peurs nous empêchant de profiter pleinement de sa douceur, de sa bienveillance et de sa créativité.

Pour bien vivre cette année, il est important de prendre le temps, de travailler sur soi pour gagner de la confiance, de faire fructifier notre créativité, de bien penser à structurer notre pensée, à travailler notre ancrage et prendre le temps nécessaire d’y voir clair sur ce qui nous paraît confus.

Il ne me reste plus qu’à vous souhaiter une très belle année du Lapin d’eau !

Nathalie MOLENDI

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